Wilfrid Delfortry. Directeur commercial et marketing du pôle « illustrés », Place des éditeurs, Groupe Editis

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

J’ai choisi ce métier parce je m’intéressais à l’écriture et à l’édition d’une part et au marketing d’autre part, qui n’était pas très présent dans l’édition à l’époque où j’ai décidé d’y travailler. Je trouvais motivant de faire du marketing dans un secteur qui n’était pas familier avec ces notions.

Quel est votre formation ?

J’ai une formation classique : Prépa HEC, ESC Toulouse (promo 90). Je n’ai pas de formation spécifique à l’édition.

Quel était votre projet lorsque vous étiez étudiant ?

Je souhaitais déjà travailler dans l’édition à des fonctions marketing.

Quels conseils donneriez-vous à un élève de l’ESC qui voudrait faire le même métier que vous ?

Il faut de la motivation, c’est essentiel. Ensuite, il faut rencontrer des gens, se faire un réseau dans l’édition, même à petit niveau. C’est un secteur où le réseau est très important. Il faut être bon techniquement (bien connaître le marché), et avoir un bon relationnel. Ce n’est pas un secteur très structuré et rigide dans les relations hiérarchiques, mais il faut être convaincant et savoir s’adapter à différents profils et caractères. Il faut aussi bagarrer et ne pas se laisser marcher sur les pieds.

Quelles fonctions occupez-vous ?

Je suis responsable de la mise en marché des livres : diffusion, commercialisation, marketing (promotion, études de marché en amont), partenariat BtoB etc.

Mes activités sont extrêmement variées, je n’ai pas de semaine-type. Je fais beaucoup de réunions avec la force de vente, les interfaces des éditeurs, les partenaires et du coup, je passe beaucoup de temps à préparer ces réunions. Ce sont des actions dans l’ombre qui visent à ce que le livre se vende au mieux.

Pouvez-vous décrire brièvement l’état du secteur ?

L’édition est un secteur traditionnellement peu sensible aux aléas économiques, plutôt stable. Il est moins en crise que ne le sont les autres secteurs actuellement. C’est un secteur qui attend l’arrivée du numérique de façon concrète car ça sera un facteur de changement important.

Quels sont les différentes expériences professionnelles que vous avez eues ?

J’ai occupé 3 postes avant celui dont je suis aujourd’hui titulaire :

  • Responsable de la diffusion et des études, chez Bréal (édition scolaire et universitaire)
  • Responsable de la diffusion à l’international, chez Bayard
  • Directeur commercial, chez Bayard

Quels sont les meilleurs et les pires souvenirs que vous gardez de votre métier ?

Tellement de bons souvenirs !! Les bons souvenirs, c’est quand on arrive à convaincre un éditeur d’une action marketing ou d’un développement de produit. Le VRAI bon souvenir, c’est quand, derrière, ça marche vraiment ! Le mauvais souvenir, c’est le contraire ; quand on échoue à convaincre et que le concurrent développe l’idée avec succès : c’est frustrant !

Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients du métier ?

Les avantages et les inconvénients du poste sont liés pour moi à la grande diversité à la fois des fonctions et des interlocuteurs. C’est une charge de travail importante, c’est aussi très intéressant et très diversifié. Il ne faut pas avoir peur de travailler et de donner beaucoup, c’est comme ça que l’on progresse.

Pouvez-vous donner une fourchette de salaire pour un poste tel que le vôtre?

L’édition est réputée mal payée. C’est vrai au début, mais, par la suite, on progresse. Les progressions les plus importantes se font en changeant de société. On peut difficilement augmenter de plus de 5% son salaire en restant au même endroit. Au début, la bonne technique, c’est de bouger.