Visite et rencontre au #Musée des #Abattoirs

Les Abattoirs, lieu d’exposition d’art moderne et contemporain de la ville de Toulouse, se situe sur la rive gauche de la Garonne, avec un bâtiment reconnaissable et typique grâce à ces pierres roses, de la ville. Jusqu’en 1988, le bâtiment a tenu lieu d’abattoirs, avant d’être inscrit au titre de monuments historique en 1990. A la fin de l’année 1991, le syndicat mixte entre le ville de Toulouse et la région Midi-Pyrénées est créé afin de réaliser sur ce site un espace d’art moderne et contemporain. Ce syndicat étudie alors les différentes propositions d’architectes pour remettre en état le bâtiment, abimé par la proximité de la Garonne et par l’ancienne activité. Les travaux de rénovation commencent en 1997, et le musée des Abattoirs ouvrira ses portes trois ans plus tard.

Ce syndicat mixte regroupe donc trois collectivités (le musée, la mairie de Toulouse et la région Midi-Pyrénées) qui gèrent, comme une collectivité territoriale, les Abattoirs ainsi que le fonds régional d’art contemporain (FRAC) de Midi-Pyrénées. Le musée a ainsi une autonomie juridique et financière, mais est financé à 60% par la ville et à 40% par la région. On retrouve également cette répartition au niveau de la gouvernance. La ville de Toulouse a en effet plus de financement, notamment par la mise à disposition du site des Abattoirs.

Au sein de ce syndicat, il y a trois missions principales, réparties entre le musée des Abattoirs et le FRAC : une mission patrimoniale (enrichissement des oeuvres), une mission de diffusion et une mission de médiation entre le public et les oeuvres. Ainsi, sur la région Midi-Pyrénées, on retrouve environ 25 expositions par an, dont en moyenne 6 à Toulouse. Cependant, avec le changement de région pour devenir Occitanie, on retrouve une vraie problématique à court terme sur ces missions, notamment avec le FRAC que possède le Languedoc.

La mission de médiation n’est pas la plus évidente : il faut commencer par différencier les expositions “faciles”, qui n’ont pas besoin de beaucoup d’aide pour attirer les visiteurs comme l’exposition de Picasso en 2015, et les expositions plus compliquées à maîtriser pour les publics, comme celle de Zarka Froment. Dans ce cas, il faut accompagner l’exposition, grâce à des visites guidées mais aussi une médiation écrite, sur le site par exemple, pour préparer la visite. Il a également fallu adapter l’exposition en fonction de l’attente des publics. Ainsi, les commentaires du guide se font sur une oeuvre en particulier dans chaque salle, ce qui est plus apprécié par exemple. Aujourd’hui, on compte 130 000 visiteurs par an en moyenne au musée des Abattoirs, avec principalement un public urbain, connaisseur et de proximité (80% des visiteurs viennent de Toulouse). Pour les visites scolaires (environ 13 500 visiteurs par an), il a été décidé de séparer la classe en deux groupes pour réaliser la visite puis une activité, ce qui permet de garder les élèves plus concentrés. La volonté de cette mission est de faire bien, et non pas d’en faire trop.

Plusieurs expositions sont donc en cours, que ce soit au FRAC ou au Musée des Abattoirs. Voici quelques oeuvres que nous pouvons voir aux Abattoirs actuellement :

Aurélien Froment et Raphaël Zarka

Dans le cadre de l’édition 2016 du Printemps de septembre, le musée des Abattoirs expose les oeuvres d’Aurélien Froment et de Raphaël Zarka dans une exposition collective. Grâce à cette double signature, elle regroupe une centaine de pièces dont certaines inédites dans les espaces principaux des Abattoirs, et notamment la grande nef. Grâce à une appréhension large des oeuvres de chacun, nous sommes face à une découverte croisée et simultanée des principaux motifs de chaque artiste.

Aurélien Froment, un de ces deux artistes, aime utiliser l’image comme moteur principal de ses oeuvres, comme une recherche poétique où les formes se renouvellent. Il s’est par exemple inspiré de la méthode de Fröbel (une boite avec des objets utilisés dans l’éducation ludique des enfants) pour concevoir une partie de l’exposition. A partir des outils de cette méthode, l’artiste compose ses photographies en recréant des objets pour expliquer la méthode du pédagogue : ces images sont donc autant des compositions grâce aux bâtonnets par exemple, que des représentations faites par l’artiste.

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Raphaël Zarka, quant à lui, aime utiliser la sculpture comme socle pour ses oeuvres, mais peut également réaliser des photographies ou même des vidéos. On retrouve dans ses inspirations le skate-board, l’histoire des arts, mais aussi les objets mathématiques. Il s’est d’ailleurs inspiré du rhombicuboctaèdre, un volume géométrique découvert par Archimède, pour ses photographies. Deux grands volumes de béton et de bois, intitulés “Les Récifs” ont ainsi été restaurés par l’artiste pour son oeuvre.

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Picasso

Exposé dans un premier temps au musée des Augustins, l’oeuvre emblématique que Pablo Picasso a conçu avec Luis Fernandez, le rideau “La dépouille du Minotaure en costume d’Arlequin” est désormais exposée au Musée des Abattoirs jusqu’à janvier 2017. Entre mythologie grecque, égyptienne et commedia dell’arte, ce rideau nous montre différents personnages au premier plan, représentatifs des oeuvres de Picasso et de son univers. Depuis soixante ans, il avait été peu montré au public, notamment à cause de fortes dégradations et par une minutieuse restauration.

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