« Réparer les vivants » : l’#Adaptation Cinématographique au service de la noble cause du Don d’Organes

Pour la première fois au cinéma et dans une démarche quasi documentaire, le don d’organes est décortiqué, expliqué et mis en scène dans toute sa complexité grâce au film Réparer les vivants. Lumière sur ce véritable plaidoyer pour le don d’organes.

Réparer les vivants nous fait vivre un deuil et un espoir, avec la même intensité, à travers la chronique d’une greffe de cœur et d’un transfert de vie. Katell Quillévéré signe une adaptation bouleversante du roman de Maylis de Kerangal, portée par une mise-en-scène magnifique et des comédiens d’une rare justesse. Le film lève le voile sur les enjeux du don d’organe à travers un drame familial se présentant sous forme de chassé-croisé.

L’adaptation du livre de Maylis Kerangal – sorti il y a deux ans – par la réalisatrice Katell Quillévéré nous offre la preuve sensible que la mort peut aussi donner la vie. Ce roman poignant avait été l’un des succès littéraires de l’année 2014 en France, avec plus de 200 000 exemplaires vendus.

L’histoire : Simon est beau, amoureux et passionné de skate et de surf, encore à l’aube de la vie quand le drame le fauche. Un accident de voiture, une mort cérébrale et le terrible choix auquel sont confrontés ses parents : accepter ou non de faire don du cœur de leur fils. En parallèle de la vie de Simon, on découvre celle de Claire, mère de deux garçons dont le cœur bat la chamade. Entre les deux, cet organe qui peut-être, permettra de la réparer.

Ceux, nombreux, qui ont lu le roman de Maylis de Kerangal le reconnaîtront sans peine dans ce film éponyme : l’adaptation – cosignée par Gilles Tauran – ne s’en éloigne guère. C’était pourtant au départ un véritable défi : comment à la fois respecter le réalisme documentaire et la poésie d’un récit bouleversant et criant de vérité ?

La cinéaste s’est d’abord imprégnée du milieu hospitalier afin de respecter la vérité médicale, avant de privilégier le roman et l’émotion : « La question de la juste distance à l’émotion était fondamentale. Je devais accompagner le spectateur tout en gardant la pudeur qui lui permette de vivre lui-même sa propre émotion. La direction d’acteur a beaucoup tourné autour de ce dosage : comment transmettre la douleur d’une mère face à un tel désastre et en même temps comment ne pas y sombrer, se complaire dedans ? ».

Effroi, espérance, tragédie, renaissance

Katell Quillévéré ne trahit pas le beau et fort roman de Maylis de Kerangal. Elle en explore toutes les dimensions, l’effroi et l’espérance, la tragédie et la renaissance. Elle tient en équilibre chaque personnage, parents ravagés, receveuse en alerte qui renoue avec d’anciennes amours, professionnels de la médecine ligués pour transmuer la mort en puissance de vie. Elle n’oublie pas les mots ultimes, les murmures définitifs à l’oreille de celui qui s’en va. Katell Quillévéré se place toujours à la bonne hauteur pour filmer l’émotion, l’énergie dans l’urgence, la densité de l’existence de chaque personnage, le vertige symbolique et réel de ce transfert qui exige solidarité et humanité.

Le choix de cette adaptation est apparu évident aux yeux de la réalisatrice : parler de la thématique du don d’organes, celui du plus important et vital : une greffe de cœur qui ajoute une dimension symbolique immensément forte à un acte qui dépasse la prouesse médicale. Réparer les vivants ne nous entraîne pas dans le mélo lacrymal auquel on aurait pourtant pu s’attendre, mais nous offre au contraire une réalité bouleversante, un miracle lumineux, symboliste, existentialiste. Un film d’une grande richesse qui porte la même attention à chaque personnage qui se voit reconnaître une même dignité. Chaque scène, chaque plan nous transmet de l’insouciance, du spleen, du spirituel et de l’intensité, emportant le spectateur d’une histoire à une autre, passant du deuil à l’espoir dans une parfaite fluidité.

On regrette pourtant la pudeur un peu trop maîtrisée du film autour d’un sujet qui reste encore sensible dans la société et auquel on ne prête pas assez attention : en France, chaque citoyen est pourtant un donneur présumé s’il ne s’y est pas opposé de son vivant. Au nom du principe de solidarité, la loi fait de chacun des français un donneur d’organes et de tissu potentiel, sauf s’il a fait savoir de son vivant qu’il y était opposé.

Réparer les vivants, un drame français de Katell Quillévéré avec Emmanuelle Seigner, Tahar Rahim, Anne Dorval, Bouli Lanners, Kool Shen, Alice Taglioni et Dominique Blanc. En salle depuis le 1er novembre 2016.
http://toutelaculture.com/cinema/a-laffiche/critique-du-film-reparer-les-vivants/

http://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/tele-cinema/reparer-les-vivants-itineraire-d-un-coeur-transplante_107888

http://www.francesoir.fr/culture-medias/reparer-les-vivants-sortie-en-salle-du-film-sur-le-don-dorgane-video

http://www.la-croix.com/Culture/Cinema/Reparer-vivants-transmission-bout-nuit-2016-11-01-1200800110

http://www.ladepeche.fr/article/2016/10/30/2449206-reparer-vivants-adaptation-delicate-best-seller-maylis-kerangal.html

http://blogs.lesechos.fr/annie-coppermann/reparer-les-vivants-le-coeur-a-ses-miracles-a16014.html

http://jactiv.ouest-france.fr/sortir/cinema/cinema-reparer-vivants-au-coeur-don-dorgane-69483

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