Quand l’#IntelligenceArtificielle pose la question du #droit social

Il y a cinq jours, l’entreprise Boston Dynamics mettait en ligne une nouvelle vidéo qui présente les prouesses d’Atlas, son robot humanoïde. La séquence montre le robot en train des prouesses physiques dont la vraisemblance est digne de celles d’un athlète humain. Le parcours de sauts et acrobaties se terminent sur un irréprochable salto arrière.

 Le robot Atlas de la société Boston Dynamics réalise des performances acrobatiques.

Les robots font aujourd’hui de plus en plus parler d’eux car font preuve de performances exceptionnelles. Mais que ce soit par la gestuelle, les attitudes ou encore la ressemblance physique des robots, l’innovation et le progrès technologique poursuit une récurrente, sinon unique, direction : la ressemblance au comportement et à l’apparence des êtres humains ou des animaux.

Le robot Sophia de la société Hanson Robotics illustre parfaitement cette tendance. Dotée d’une intelligence artificielle fascinante, Sophia peut aussi s’exprimer et se mouvoir de manière à reproduire des expressions faciales ultra-réalistes (précisément du nombre de 62), et reconnaître ses interlocuteurs grâce à des caméras placées dans ses orifices oculaires. Sophia a acquis la nationalité saoudienne. Dans une interview, la question lui est posée de si elle souhaite détruire l’humanité. Réponse affirmative de la part de Sophia.

Gif montrant différentes expressions faciales de Sophia

Certes, ces propos sont à envisager avec recul dans la mesure où ses algorithmes doivent encore être perfectionnés. Ces avancées majeures font tout de même l’objet de nouvelles questions cruciales qui se posent aujourd’hui à nos sociétés : quel droit appliquer aux robots ? Faut-il les considérer comme légalement égaux aux êtres humains ? Qu’en est-il de leur dignité ?

En ce qui concerne le droit du travail, Laurent Gamet, professeur de droit à l’université Paris-Est, souligne que cela n’aurait pas de sens de l’accorder aux robots : une machine ne nécessite pas de temps de repos, de loisirs (tant que l’on ne la programme pas dans ce sens). Nul besoin par ailleurs de lui assurer une protection sociale. Elle ne fait pas l’objet de discriminations. Il faudrait dès lors créer tout un système de droit et ses codes appliqués aux robots. Ces affirmations restent réelles tant que le robot en reste un, n’est pas considéré comme un être humain.

S’il acquiert la nationalité d’un pays cependant, se pose alors le problème de la légitimation de ses droits, en l’occurrence en Arabie Saoudite, pays où par exemple les femmes n’auront le droit de conduire qu’en juin 2018. Pays par ailleurs où les femmes sont voilées. Sophia est-elle une femme ou un robot ?

 

Sources :

http://www.futura-sciences.com/tech/actualites/robotique-atlas-robot-boston-dynamics-fait-saltos-arriere-69249/

https://www.begeek.fr/sophia-robot-humanoide-fascinant-quinquietant-197526

https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-176301-le-droit-social-a-lepreuve-des-robots-et-de-lintelligence-artificielle-2132288.php

https://www.tunisienumerique.com/arabie-saouditevideo-robot-sophia-obtient-nationalite-saoudienne/

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