Le secteur de la presse écrite en France connaît des difficultés économiques dues à une baisse de la diffusion (de 31% entre 2008 et 2012) et des recettes publicitaires. La fonte des aides étatiques et l’augmentation des coûts contribuent également à déstabiliser le marché. Ceci contraint les acteurs du secteur à trouver un nouveau modèle économique, viable et soutenable.
A l’ère du numérique, les modes de consommation de l’information évoluent. En 2012, 30% des lecteurs du journal Le Monde utilisent un smartphone ou une tablette pour s’informer, chiffre en hausse de 35% en quelques mois. Les nouveaux supports de lecture (ordinateurs, tablettes, smartphones) concurrencent le papier par substitution. Ainsi, les quotidiens nationaux enregistrent un recul global de 3,77 % des ventes en 2014. Pas moins de 950 points de vente ont fermé en 2014, soit 3,5% du total. Qui plus est, le développement d’Internet, qui facilite l’accès à une information gratuite et de masse, a contraint la presse écrite à adapter son modèle économique aux nouvelles exigences des lecteurs.
Internet offre aux annonceurs également de nouveaux supports de communication: ces derniers se détournent de la presse papier qui peine à trouver un équilibre financier. Il en est de même pour la presse web dont le modèle du “tout gratuit” financé par la publicité, connaît une crise amorcée par l’expansion d’outils tels qu’AdBlock.
La presse orale, quant à elle, subit de plein fouet la baisse des subventions publiques, qui oblige les acteurs du secteur à trouver de nouvelles sources de revenus.
Face à ces mutations, certains groupes de presse ont choisi de se diversifier pour trouver de nouvelles sources de revenu. Par exemple, Marie-Claire s’est lancée dans la production de concerts et autres activités événementielles. Cette activité représente aujourd’hui 20% de ses revenus. Les pure players, au contraire, se raréfient.
D’autres amorcent une remonétisation des contenus. Alors que le gratuit n’engendre pas assez de revenus, et qu’il s’accompagne d’une dégradation de la qualité éditoriale, les médias ont tout intérêt à proposer du premium à leurs lecteurs, qui recherchent une valeur ajoutée. Celle-ci peut passer par l’agrément, l’appartenance à une communauté, les cadeaux, l’ergonomie ou l’objet. Autrement dit, il faut proposer une expérience aux consommateurs.
La monétisation des contenus est facilitée par l’émergence du micro-paiement qui rend l’achat simple et rapide, et qui fait d’ores et déjà ses preuves dans l’industrie musicale.
Les groupes de télévision et radio mettent en place des restructurations passant par des suppressions de poste, mais cela ne sera pas suffisant pour assurer un nouveau modèle de financement. Ils devront aussi trouver des modes de diversification pour s’adapter aux évolutions des comportements en matière audiovisuelle. Cela passe notamment par les sites de replay sur internet ou via les box TV, ainsi qu’un accès à de la VOD par abonnement. Les radios accroissent leur présence en ligne et animent les réseaux sociaux afin de fédérer les auditeurs autour d’une culture propre à la station. Elles proposent pour cela beaucoup d’événementiel, comme des concerts gratuits pour des auditeurs avec des têtes d’affiches de renom.
Le passage au numérique modifie le business model existant et constitue un véritable défi pour la presse écrite et orale. Si ces mutations sont sources de difficultés, elles engendrent également de nouvelles opportunités, qu’il faudra savoir exploiter.
Axelle, Lucie, Tiphaine, Sami et Mathilde
Sources
http://www.vipad.fr/post/presse-numerique-tablette-etude-2012
http://www.lesiteducontenu.com/www/quelle-perennite-pour-quel-modele-economique/
https://www.emploi.gouv.fr/files/files/synthese_edec_Presse.pdf
https://dinowan.wordpress.com/2015/05/20/la-dictature-de-la-gratuite-du-net/