#Philharmonie : la remise en question sociale et artistique des institutions

Jamais le fossé séparant le répertoire classique (Jazz, Classique, Musique du monde) des jeunes générations ne fut si profond. On pourrait interpréter cela comme une incompréhension de langage, dans un contexte économique, social et surtout culturel s’éloignant fortement des problématiques de ces dernières.

Citadin, fortuné, âgé, élitiste. Quatre mots engluant ce domaine de la musique et du spectacle dans des stéréotypes dont il est difficile de se défaire. L’écart générationnel ou social, peut-être des oppositions de styles (grossièrement dit : « vis-à-vis de la musique contemporaine »), mais par-dessus tout une perception globale de cette industrie amène à penser que les philharmonies sont embourgeoisées de tout leur être. Conscient de cela, Laurent Bayle, le directeur général de la Cité de la Musique et président de la Philharmonie de Paris, estime que le rôle politique des institutions culturelles est de créer du liant là où les clichés divisent artificiellement.

Dans ce sens, la Philharmonie de Paris fut le 1er octobre, lors de la nuit blanche, le théâtre d’une performance inédite en son sein à créditer au nom du collectif Urban Brahms, douce fusion de danse urbaine avec la totalité du répertoire de Johannes Brahms, interprété au piano par Nima Sarkechik de 19 heure à 7 heure du matin. L’occasion de dépasser les clivages entre art élitiste et culture populaire, et pourquoi pas décrocher de ses propres codes.

A une échelle plus locale, la Halle aux grains, où se produit habituellement l’Orchestre National du Capitole de Toulouse, accueillera le 2 décembre prochain l’une des figures historiques de la musique techno de Détroit pour le spectacle « Light from the outside world ». Jeff Mills aux platines, pionnier de ce segment de l’EDM (Electrical Discharge Machining) avec Kevin Saunderson, Derrick May ou autre Carl Craig, pour un show entremêlant le son aux lumières, séquenceurs et samples à l’effectif symphonique, le tout pour une expérience aussi excentrique qu’extraordinaire.

“If the doors of perception were cleansed every thing would appear to man as it is, Infinite. For man has closed himself up, till he sees all things thro’ narrow chinks of his cavern.”

William Blake

 

Bibliographie

http://www.francetvinfo.fr/societe/la-nuit-blanche-pour-decouvrir-urban-brahms_1851057.html

http://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-culturelle-dantoine-guillot/disharmonies-la-philharmonie#

http://www.liberation.fr/evenements-libe/2016/09/05/la-musique-classique-percue-comme-un-art-elitaire-voire-desuet_1484749

http://www.tsugi.fr/magazines/2016/09/29/en-direct-variations-ou-quand-classique-techno-jazz-se-rencontrent-cabaret

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