#Philharmonie de Paris : Rattrapée par des réalités économiques et “artistiquement économiques”

Projet originellement impulsé par Bertrand Delanoë (maire PS de la ville de Paris) en 2006, on ne retient aujourd’hui qu’un chiffre du bilan économique de la construction de la Philharmonie de Paris dans l’est parisien : 534,7 millions d’euros. Voici le montant estimé du coût du temple symphonique de la capitale par la Chambre régionale des comptes d’Ile de France, sachant que le budget initialement prévu en 2006 était de 173,5 millions d’euros.

Le dernier grand projet culturel français conçu par le « starchitecte » Jean Novel, et commandité par l’état, la région-Île de France et la ville de Paris atteint donc un coût démesuré. Une augmentation de 208% traduit par une succession de mauvais choix amenant à une dérive des coûts et des délais, tant à l’échelle du déroulement de toutes les opérations qu’aux choix de gestion accompagnants le projet.

La solution d’emprunts obligataires contractés par l’association en charge de la maîtrise d’ouvrage et garantis par la collectivité publique fut privilégié. Ce mode de financement choisi par la ville de Paris s’adressait à une entreprise culturelle non vouée à être rentable et fut convenu comme inadapté par la chambre, car entrainant un surcoût de la garantie d’emprunt. L’état se détacha donc de ce moyen de financement, mais pas la mairie ! Cela entraîna des frais additionnels de l’ordre de 20 à 25 millions d’euros en raison de taux d’intérêts plus élevés obtenus par l’association. En outre, les estimations des travaux de constructions furent nettement sous-évaluées, plus clairement divisées par deux !

L’objectif de l’institution est à ce jour de dégager plus de recettes pour se rattraper de cet échec. Difficile pour une salle possédant un taux de remplissage de 97% et se vantant déjà d’une première année à 1,2 millions de visiteurs, à moins de réduire les coûts engendrés par la direction artistique, donc la programmation : faire venir un grand orchestre étranger est infiniment plus coûteux qu’un concert de musique du monde.
Un nouveau modèle économique et une nouvelle programmation incluant des concerts de musique du monde et de musique actuelle est à l’étude, néanmoins lorsque l’on demande au responsable de la culture Bruno Julliard, adjoint d’Anne Hidalgo, jusqu’où peut-on déplacer le curseur – en termes d’élargissement des publics – ce dernier répond qu’il n’en décidera rien, mais que ce ne serait jamais une salle de hip hop !

 

Bibliographie

http://www.lesechos.fr/politique-societe/regions/0211322761446-la-philharmonie-de-paris-severement-epinglee-2029821.php

http://www.franceculture.fr/emissions/revue-de-presse-culturelle-dantoine-guillot/disharmonies-la-philharmonie#

http://www.lenouveleconomiste.fr/les-choix-dissonants-de-la-philharmonie-32186/

http://www.lefigaro.fr/culture/2016/09/24/03004-20160924ARTFIG00037-la-philharmonie-de-paris-a-coute-trois-plus-que-prevu.php#

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