Il est toujours frappant de constater à quel point les musiques traditionnelles en France font l’objet d’une information essentiellement locale, parfois même très locale. En effet, ces musiques, considérées comme plutôt populaires, sont principalement mises à l’honneur dans les petites villes et villages français. On peut ici avancer deux raisons pouvant expliquer ce phénomène : d’une part le caractère souvent plus intimiste des concerts ou bals folks, qui ont rarement lieu dans des zéniths, explique qu’ils se déroulent plus fréquemment dans de petites salles. D’autre part, ces musiques sont souvent nées dans ces territoires reculés ou ruraux, elles sont donc plus présentes car elles correspondent à un patrimoine régional qu’il convient d’honorer. Parfois, c’est au contraire la recherche d’un certain exotisme qui amène les petites localités à inviter des artistes d’ailleurs, qui apportent avec eux leur musique aux sonorités inconnues.

A titre d’exemple, l’actualité musicale de cette semaine, relayée par les correspondants locaux de journaux régionaux, porte sur des manifestations folks dans des communes françaises peu voire pas connues du grand public : un concert de la Compagnie des Musiques Têtues à Douarnenez (Finistère), un concert de « folk’n’beat yéménite » à Rodez (Aveyron), l’orchestre de l’artillerie de Rennes en concert à Ploërmel (Morbihan), un concert des Ogres de Barback à Montmorillon (Vienne) ou encore un concert de musique irlandaise dans le cadre des Jeunesses Musicales de France à Vittel (Vosges). Finalement, s’intéresser aux musiques traditionnelles, c’est aussi travailler sa géographie !