#Musique : le juteux business des artistes défunts.

Alors que Bohemian Rhapsody cartonne au box-office et que l’album posthume Mon pays c’est l’amour de Johnny Halliday atteint des chiffres de ventes faramineux, il est intéressant de se pencher plus en avant sur le business monté par les maisons de disques et les familles des défunts. Zoom sur cet hommage lucratif.

Le phénomène se développe sans cesse au fur et à mesure que les artistes passent l’arme à gauche. Si les premiers artistes associés à cette pratique semblent être Bob Marley et Elvis Presley, le « buzz » généré par le trépas d’un artiste a définitivement pris un autre tournant avec la mort de Michael Jackson en 2009. En effet, le roi de la pop a vendu plus de 16 millions de CD à titre posthume. Et ce ne sont là que les ventes physiques. Dans les années qui ont suivi, les ventes de disques d’artistes comme Amy Winehouse ou Whitney Houston ont explosé suite à leur mort. Et c’est aujourd’hui la France qui est directement concernée par ce phénomène suite au décès du rockeur le plus adulé par des générations entières de fans.

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Crédit photo : Warner Music

Les maisons de disques et familles des artistes au cœur de ces stratégies morbides.

Pour se rendre compte de l’impact de la mort d’un artiste sur les ventes de ses disques, deux exemples :

–       Alors que sa carrière a été rythmée par des succès que l’on ne présente plus, l’année la plus prolifique pour le roi de la pop en terme d’albums vendus fut 2009.

–       Sur l’année 2018, Johnny Halliday a réalisé la meilleure semaine (780.000 exemplaires entre le 18/10 et le 25/10) mondiale en terme de ventes, devant des superstars américaines comme Drake (732.000 exemplaires entre le  29/06 et le 05/07).

Ces chiffres ahurissants s’expliquent par la sortie d’albums « Best-of » ou d’albums inédits, mais aussi par une campagne de communication soigneusement huilée par les maisons de disques et les familles. Cependant ces stratégies sont parfois assujetties à controverse. En effet en 2012 suite au décès de la chanteuse Whitney Houston, Sony Music avait été lourdement taclée par les médias et le public pour avoir augmenté le prix des chansons de l’artiste de 60% sur iTunes. La maison de disque avait ensuite fait machine arrière. Dans la même veine, des fans ont intenté un procès contre Sony Music après avoir remarqué que trois chansons inédites, figurant sur l’album posthume de Michael Jackson, étaient en réalité chantées par un imitateur.

Un business qui ne s’arrête pas à la musique. 

L’exploitation de la hype engendrée par la mort d’un artiste ne s’arrête pas là. A l’instar de Bohemian Rhapsody retraçant le parcours du groupe Queen avec comme personnage central le regretté Freddy Mercury, de nombreux films et autres produits dérivés fleurissent. L’image de Bob Marley sert ainsi de figure de proue à la marque House of Marley qui commercialise une série d’accessoires audio (casques, platines et speakers). Et les exemples sont légion.

Il est bien dommage que les oraisons funèbres se parent d’intérêts et de velléités économiques.

Sources : 

http://www.illustre.ch/magazine/chanteurs-morts-une-dor

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/03/12/20002-20120312ARTFIG00750-ces-chanteurs-qui-continuent-de-vendre-apres-leur-mort.php

https://www.planet.fr/societe-ces-nouveaux-business-autour-de-johnny-hallyday-qui-peuvent-rapporter-gros.1668003.29336.html

https://www.lci.fr/sorties/bohemian-rhapsody-pourquoi-le-biopic-de-queen-et-freddie-mercury-fait-un-carton-2103619.html

http://www.lefigaro.fr/musique/2018/11/10/03006-20181110ARTFIG00083-album-posthume-de-johnny-hallyday-un-million-d-exemplaires-vendus.php

https://www.parismatch.com/Culture/Musique/Whitney-Houston-un-deces-lucratif-156686

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