De quoi et comment vivront les musiciens dans 20 ans ? Sur quels outils et quelles plateformes miser ? Comment optimiser sa carrière ? Ou encore, qui sont les nouveaux commanditaires de la musique (marques, créateurs de jeux vidéos ou pouvoirs publics pour ne citer qu’eux) ? Autant de questions qui vont être soulevées ce mercredi 22 et jeudi 23 à Nantes lors de la toute première édition de Slash, ce nouveau rendez-vous professionnel européen qui, à travers des masterclass, des tables rondes et des ateliers, met au clair les perspectives d’avenir des « pros du tempo ».
Pourquoi « Slash » ? L’industrie musicale, un terrain de jeu modulable et en expansion : les musiciens, ces nouveaux « slasheurs »
Si la convention porte le nom très percutant de Slash, « / » en anglais, ce n’est pas que pour la beauté de l’anglicisme mais plutôt pour exprimer le caractère pluriel des réalités des musiciens. Être musicien aujourd’hui, c’est être au cœur d’un mode de gestion de plus en plus complexe. Les musiciens catalysent de nouvelles activités de jour en jour et se parent de nouveaux domaines d’expertise tels que la production d’événements, la gestion et l’animation de communautés, les arts graphiques, l’entreprenariat, l’enseignement… Mis à l’honneur par la conférencière Lucie Bouchet Dahan elle-même slasheuse aguerrie et grâce aux interviews qu’elle a menées auprès de divers acteurs de la musique, ce phénomène de pluri-activisme prend son envol à tel point que le cumul des casquettes est même devenu monnaie courante dans l’industrie musicale. Les deux jours de convention mettront à l’honneur cette nouvelle définition du musicien.
Une initiative soutenue par l’Union Européenne
La convention est soutenue par l’Union Européenne qui, grâce à la force de son programme Creative Europe subventionne le secteur culturel et créatif. Ce programme a vu le jour en 2014 pour une période de six ans (ndlr jusqu’en 2020). Il bénéficie d’un budget d’1,4 milliard d’euros pour « renforcer la diversité culturelle et artistique européenne » et favoriser la coopération internationale. Ce programme fait notamment face à la difficulté de rétribuer les artistes à leur juste valeur et à l’essor grandissant des technologies numériques. On peut saluer l’intervention européenne qui, associée à des incubateurs permet à de nouveaux projets de germer et, à plus grande échelle, de promouvoir de nouvelles compétences et de nouvelles réflexions sur les mutations des secteurs culturel.
La multiplication des réflexions sur le secteur musical : une communauté scientifique qui se penche de plus en plus sur les partitions de vie des musiciens
L’année 2018 a mis en perspective la préoccupation croissante de la communauté scientifique et professionnelle concernant le futur de la musique, ce qui joué en faveur de l’organisation de grands rassemblements professionnels. En effet, Slash ne fait pas exception dans le paysage des conventions françaises. Des formats hybrides entre conventions et festivals se développent comme nouveaux temps de réflexion sur le devenir de la filière musicale. Par exemple, le MAMA Festival s’est concentré le mois dernier à interroger les transformations de l’industrie à l’échelle nationale et internationale au travers d’une sélection de concerts pointus et de conférences très actuelles. Quant à lui, l’Institut National de l’audiovisuel (INA) s’associera en décembre prochain au Groupe de Recherche Musicale (GRM) pour investir le palais Brongniart et dédier deux journées à l’expérimentation musicale et à comment répondre aux nouveaux défis de la musique électronique.
Avec Slash et l’année 2018 qui a été prolifique en termes de réflexion, le dialogue sur la musique et ses futurs est bien ouvert !
SOURCES :
https://music-incubator.eu/slash/
https://www.unidivers.fr/rennes/slash-european-music-convention/
http://www.irma.asso.fr/Programme-et-temps-forts-du-MaMA
https://www.rollingstone.fr/report-le-mama-cest-quoi/
CREDITS IMAGES :
Slash Festival