Le 23 novembre dernier, la sculpture “Ma Sourde oreille” de l’artiste Jérôme Jean Charles a été installée sur le giratoire de la Jaille dans la ville de Baie-Mahault en guadeloupe.
Depuis 2013, Jérôme Jean Charles travaille à sa conception avec l’aide d’artistes et ouvriers sourds et malentendants.
Commandée par la région Guadeloupe et le SERAC (Centre Langues des Signes Guadeloupe Martinique – Antilles Guyane), cette oeuvre vise à sensibiliser à la tolérance et à la différence.
La sculpture représente une oreille, entourée de fourmis qui arborent chacune une pancarte symbolisant un handicap. Ces fourmis, Jérôme Jean Charles les voit comme ses messagers, porteuses d’un message de tolérance.
La métaphore de l’oreille invite chacun à être à l’écoute des autres et de leurs différences. L’artiste espère que la société sera plus à même d’accueillir ces différences et son oeuvre s’inscrit complètement dans cette démarche de sensibilisation.
Cette sculpture fait polémique en Guadeloupe depuis son installation. Le Mouvement Citoyen Sourd de Guadeloupe dénonce ne pas avoir été suffisamment consulté par le SERAC dans le cadre de ce projet.
Si cette sculpture dérange, c’est aussi parce qu’elle met en lumière le handicap, et s’impose dans l’espace public sans laisser de choix au spectateur. Selon l’artiste, “il appartient maintenant à chaque guadeloupéen de se l’approprier et de prêter l’oreille aux autres”.
Malgré les débats et polémiques, “Ma Sourde Oreille” n’en est pas moins un symbole de la lutte contre l’exclusion. La région Guadeloupe utilise notamment cette oeuvre d’art comme moyen de communication en envoyant un message fort en faveur des personnes en situation de handicap. Elle permet de faire le lien avec des projets d’aménagement des espaces publics pour les personnes handicapées, et d’amener chacun à changer son regard sur la surdité notamment.
Selon Jérôme Jean Charles, “l’art est fait pour interpeller”, et si “Ma Sourde oreille” fait déjà autant parler d’elle, alors le premier défi est réussi pour l’artiste !
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Photo : © B. PANSIOT-VILLON