Depuis 2012, le Festival d’Automne de Paris propose de retracer l’œuvre d’un artiste majeur de l’histoire des arts vivants. Pour la 45e édition, qui a lieu jusqu’au 7 Janvier 2017, le Festival met à l’honneur Lucinda Childs à travers 4 spectacles et une exposition au Centre National de la Danse Contemporaine (CND) de Pantin.
A la genèse de la danse contemporaine : la chorégraphe Lucinda Childs
Chorégraphe pionnière de la scène New-Yorkaise des années 60, Lucinda Childs a contribué à l’avènement de la danse moderne. Elle étudie au Cunningham studio où le compositeur John Cage l’influe largement. Dans sa lignée, elle adopte une vision de l’art sujette au hasard mais non subjective, pour laquelle la création doit envisager toutes les options sans faire intervenir le jugement personnel.
La révolution transdisciplinaire du Judson Dance Theater Group
Toujours dans la philosophie de Cage, elle promeut la transdisciplinarité en participant à la fondation du Judson Church Theater. Ce groupe informel d’artistes né en 1962 réunit des plasticiens, musiciens et danseurs autour d’expérimentations qui dépassent les frontières des domaines artistiques. Révolutionnant les pratiques de l’époque, ces expérimentations conduisent à l’avènement de la danse post-moderne (dites contemporaine en Europe). L’exposition du CND retrace l’œuvre de Lucinda Childs depuis ses débuts au sein de la Judson Church, jusqu’aux années 2000 via 300 documents d’archives. On y retrouve partitions chorégraphiques, films, photographies et brouillons.
DANCE, emblème de la transdisciplinarité de l’œuvre de Lucinda Childs
La pièce DANCE, présentée dans deux lieux différents au cours du Festival, est un monument dans l’œuvre de la chorégraphe. Elle est le fruit de la collaboration avec le compositeur Philip Glass et l’artiste vidéaste Sol Le Witt. Les mouvements des danseurs sont synchronisés avec la musique jouant sur la répétition et le minimalisme.
L’espace est mis en abyme par la vidéo : par le jeu des plans et perspectives, les danseurs finissent par se mouvoir soit dans leur propre image soit par être transposés dans une autre partie du plateau. Le langage chorégraphique simple (reprise épurée des figures classiques) est intégré à un système millimétré de répétitions variant dans l’espace, le temps, et la mise en scène. Une pièce totale, à mettre en perspective avec les premiers travaux de la chorégraphe exposés au CND jusqu’au 17 Décembre 2016.
Sources
http://www.resmusica.com/2016/10/01/lucinda-childs-revient-au-festival-dautomne-avec-dance/
http://www.festival-automne.com/programme/portrait-lucinda-childs