#Littérature et #actualité : quid du roman de Boualem Sansal ?

Dominée par des thèmes érudits, la présence forte de Gallimard et l’arrivée de l’auto-édition, la saison des prix littéraires peut être relue à la lumière des attentats du 13 novembre

En effet, le grand perdant de cette saison 2015, c’est Boualem Sansal. Son roman intitulé « 2084 », parti comme le grand favori de cette année, et présent dans toutes les listes des grands prix littéraires (Goncourt, Renaudot, Femina, Académie française, Médicis, Interallié) devra se contenter du Grand Prix de l’Académie Française, ex-æquo avec le romancier franco-tunisien Hedi Kaddour.

Pourquoi cette éviction ?

Selon Sylvie Ducas, maître de conférence en littérature de langue française à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, cette exclusion des prestigieuses sélections littéraires n’est pas sans lien avec l’actualité, et plus précisément avec la peur d’attiser une menace islamiste, notamment depuis les attentats du 7 janvier dernier contre Charlie Hedbo.

En effet, 2084 est une dystopie terrifiante, dépeignant un nouveau monde totalitaire dominé à l’échelle planétaire par un islamisme radical. Cette dystopie totalitaire, qui fait écho au 1984 de George Orwell, se caractérise notamment par la disparition de tout ce qui faisait l’ancien monde : les vêtements, la nourriture, les musées, l’histoire, la langue, les livres…

Tragique ironie du sort, alors que la saison des prix n’est pas tout à fait clôturée (reste le Goncourt des lycéens), de nouveaux attentats meurtriers plongent de nouveau dans un bain de sang et de larmes la capitale mondiale du livre : parce que les parisiens aiment aussi la lecture, avec le football, la musique et les terrasse de café.

Dans l’actualité aussi cette semaine : suite aux attentats du 13 novembre, la remise du prix Goncourt des lycéens est reportée, jusqu’à nouvel ordre.

Sources :

https://theconversation.com/prix-2015-la-lecture-et-la-litterature-contre-le-serment-des-barbares-50922

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