Les remix, un second souffle pour notre patrimoine musical #Reissue

Cette semaine, un curieux disque a retrouvé les rayons des disquaires ; la réédition du Hat Uh Mi Hed de Shuggie Otis remixé par le très talentueux producteur suisse Ripperton. Si l’original de 1974 ne figure pas sur le vinyle, cela illustre quand même l’importance des remix dans la conservation de ces trésors musicaux parfois oubliés. Bien souvent, ces remix sont une preuve d’amour de ces vieux disques. Les producteurs/remixeurs y voient la possibilité de rebraquer les projecteurs sur ces morceaux oubliés, de laisser un public plus jeune les (re)découvrir et donc de leur redonner un second souffle.

Bien évidemment le disco et le funk étant intiment liés à la house on ne s’étonnera pas de retrouver tout un nuage de producteur de musiques électroniques piocher dans les standards ou les raretés de la dance musique des années 70s et 80s pour nous sortir des bombes de clubs très actuelles, à l’instar de Todd Terje ou encore de Late Nite Tuff Guys. Mais dans ce mouvement des « Disco Re-edit » la palme revient finalement à l’un de ses créateurs DJ Harvey qui dès les années 90 remixait des tubes des 70’s pour les incorporer dans ses dj-sets tout en gardant une certaine harmonie. Ses disques, sortis sur son label Black Cocks Records, sont devenus si cultes, parfois bien plus que les originaux, qu’ils ont eux-mêmes été réédités à la fin des années 2000.

Mais il est intéressant d’observer comment ces remix permettent à la musique électronique de tisser des liens avec des cultures qui lui sont plus éloignés, comme la musique classique. C’est en tout cas la démarche qu’a adoptée la maison de disque Decca Classics en faisant appel cet été à une 15 aine de producteurs actuels pour remixer de la musique… classique. Si l’idée de se faire rencontrer deux genres aussi éloignés peut paraitre déroutante elle n’en est pas moins lumineuse à l’écoute de cet album.  Alors que les Inrockuptibles considèrent l’album comme « un projet qui va plus loin qu’un simple toilettage cosmétique d’un catalogue libre de droits », Tsugi le voit « comme un pari réussi, donnant envie de réécouter les originaux et nous rappelant que la musique classique est intemporelle ». Et c’est la bien le but, capter un public plus jeune et lui proposer une porte d’entrée vers cette musique.

Le Jazz a lui aussi eut le droit à un relooking électronique. Le mythique label ECM a confié son catalogue aux deux producteurs Ricardo Villalobos et Max Loderbauer qui en ont tiré une relecture très personnelle en 17 titres expérimentaux, gardant ainsi l’esprit du label. Une fois encore cette prise de risque a été un succès couronné par la presse, puisque selon Resident Advisor (qui l’a récompensé de son label RA recommends), l’album « comble un fossé entre deux cultures musicales » alors que Télérama qualifiait ce disque de « double CD captivant de bout en bout ».

Discographie Sélective

Shuggie Otis – Aht Uh Mi Hed (Ripperton’s Blooming Flowers Re-Edit) – Stilllove4music Records

 

DJ Harvey ‎– Love is Everything – Black Cocks Records

 

Change – Hold Tite (Late Nite Tuff Guy) – Desert Island Discs

 

Various Artists – Re:Works – Decca Classics

 

Ricardo Villalobos / Max Loderbauer ‎– Re: ECM – ECM Records

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