Les galeristes à la rescousse des artistes de demain ?

On compte en France 46 écoles supérieures d’art publiques. La Direction générale de la création artistique (DGCA) définit la politique de l’État en matière d’arts plastiques et assure le contrôle pédagogique de ces 46 écoles . Elle détermine la réglementation de l’enseignement supérieur des arts plastiques et veille à son application.

Le Comité professionnel des galeries d’art (230 galeries, en majorité du premier marché) « a récemment pris la décision, au nom des marchands qu’il représente, de verser la taxe d’apprentissage payée par chaque galerie aux écoles supérieures d’art publiques. » La carrière des jeunes artistes français se définit, pour la majorité d’entre eux, au sein de ces 46 écoles. Les galeries d’art ont donc tout intérêt à aider ces écoles pour former ces jeunes artistes français. Au vu du désengagement financier des pouvoirs publics dans le domaine culturel, les galeries, par l’intermédiaire du CPGA, vont contribuer en finançant cette taxe d’apprentissage,  afin d’aider au fonctionnement et au développement de ces écoles.

En effet si le rôle des galeristes est de rendre visible, promouvoir les œuvres d’artistes et de les commercialiser, ces jeunes artistes sont tout aussi indispensables pour le bon fonctionnement et la rentabilité de celles-ci.

Les artistes sont donc essentiels aux galeristes. En règle générale le galeriste qui débute s’entoure de quelques artistes qui soutiennent son projet. L’artiste et la galerie travaillent en partenariat. La personne qui prend le risque d’ouvrir une galerie doit le faire en toute transparence avec ses artistes. Le galeriste et l’artiste ont des intérêts réciproques dans le bon fonctionnement de la galerie, ils ont le but commun de grandir ensemble. Anne de Villepoix et l’artiste Yan Pei Ming en sont le parfait exemple.

Cependant en France  cette relation d’interdépendance peut être mise à mal. De nombreux artistes français vendent à des particuliers sans passer par leurs galeries, même quand c’est la galerie qui a trouvé le client, chose impensable outre-manche. Ce commerce parallèle est évidemment préjudiciable  à la bonne santé des galeries en France, mais celles-ci n’ont pas la puissance financière pour s’y opposer. Elles ne peuvent en effet rémunérer un artiste à l’année ou leur verser des avances importantes.  Autre fait important, il n’existe pas en France de courant français. Les artistes ne se soutiennent pas et la France n’apparait plus comme un pays dominant sur le marché international. Il n’y a pas d’école française identifiable. On peut ici voir la volonté, en soutenant les 46 écoles, de créer un lien plus fort entre les galeristes et artistes français mais aussi aider à l’émergence d’un réel courant français. En France, les artistes se posent en rivaux les uns des autres, soutenir des écoles d’art peut être une solution pour palier à ce problème. Il est nécessaire de créer une synergie entre les artistes français. D’autant plus qu’une des premières étapes de la notoriété pour un artiste est d’être reconnu par ses pairs.

Du côté des galeristes, un autre problème se pose. En effet  la majorité des galeristes exposent des artistes étrangers, plus bankable,  et ont du mal à promouvoir les artistes français à l’étranger. De même, les artistes français ont, eux aussi, tendance à s’exiler pour être plus visible sur la scène internationale. On peut avancer deux raisons à ce phénomène : les galeries françaises sont plus petites, moins nombreuses  et les revenus moins importants que dans d’autres pays.

Le fait que les galeries françaises soient aussi sous-exposées à des foires d’art contemporain comme la FIAC ne permet pas de revirement de situation et d’émergence d’un courant français. (http://www.lesechos.fr/week-end/culture/expositions/021431445862-art-le-succes-international-de-la-fiac-sest-construit-au-detriment-de-la-scene-francaise-1169483.php).

Sources:

Connaissance des arts : https://www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/les-galeries-apportent-leur-soutien-aux-ecoles-dart-1131914/

Comité professionnel des galeries d’art : http://www.comitedesgaleriesdart.com/

Pour en savoir plus sur les écoles d’art plastiques :

Le monde : http://www.lemonde.fr/campus/article/2014/12/03/privees-publiques-a-l-universite-tout-savoir-sur-les-etudes-d-art_4533453_4401467.html

Ministère de la culture et de la communication : http://www.culturecommunication.gouv.fr/Politiques-ministerielles/Arts-plastiques/Ecoles-superieures-d-art

 

 

 

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