Si l’on nous demandait de citer trois festivals parisiens, lesquels nous viendraient à l’esprit ? Difficile de ne pas penser à ces quelques mastodontes qui se sont imposés comme des incontournables de la vie festivalière francilienne : Rock en Seine, Solidays, ou plus récemment, le Download. Ces festivals à l’offre culturelle diversifiée, ne sont pourtant pas représentatifs de la totalité du paysage musical actuel ; loin s’en faut.
Il suffit pourtant d’un peu de curiosité pour tomber sur quelque manifestation plus underground, mettant à l’honneur des artistes moins connus du grand public, tous regroupés sous l’égide de la musique indépendante.
Mais dans une industrie fondée sur un star-system bien établi, un festival 100% musique indépendante est-il viable, ou ne serait-ce qu’envisageable ?
Le Pitchfork festival répond fièrement à cette interrogation, en monopolisant du 2 au 4 novembre prochain l’un des hauts lieux culturels parisien qu’est la Grande Halle de la Villette.
Avant de débarquer à Paris en 2011, c’est à Chicago que naît le « Pitchfork ». Il s’agissait initialement d’un webzine lancé par le célèbre groupe d’édition Condé Nast. Devenant une référence dans la chronique sur la musique indépendante, le webzine lance son premier festival en 2006.
La notoriété de Pitchfork aux yeux du public passionné de musique indépendante est tel, que le festival rassemble 35 000 personnes dès sa première édition. Les têtes d’affiche sont, sans surprise des grands noms de la musique alternative : Band of Horses (rock indépendant US), Mathew Dear (DJ), ou encore Aesop Rock (hip-hip alternatif).
Répondant à l’appel d’un public parisien passionné, le festival s’exporte en France en 2011. Les artistes présents sont tout à fait dans la lignée de ceux présents sur le festival de Chicago.
Au fil des années, le festival garde son fil directeur et séduit chaque année le public parisien. Une aubaine pour des passionnés venus admirer des artistes internationaux (dont quelques français tout de même) dont les dates ne sont que rarissimes sur notre sol. L’année passée, la star de l’édition M.I.A donnait en effet sa seule date française à l’occasion du festival.
Après une édition 2016 très contrastée, en partie suite aux attentats parisiens, réduisant de 80% le public étranger, le festival revient avec une programmation alléchante. A l’honneur, des groupes comme The National, Jungle, ou encore BADBADNOTGOOD.
Le spectacle vivant indépendant semble avoir de beaux jours devant lui.