Indépendance des #médias : L’édito du Diplo

Dans son édition de novembre 2016, le célèbre journal à tendance altermondialiste publie un édito, signé de son rédacteur en chef Serge Halimi, sur l’indépendance des médias. Il revient sur l’affaire qui secoue actuellement la chaîne i-télé et réitère l’engagement de son journal en faveur d’une presse libre et indépendante.

 

Bolloré, ce sulfureux personnage

Ce qui se joue actuellement à i-télé sert surtout à Serge Halimi d’exemple parfait pour dénoncer la collusion des médias avec le milieu des affaires. C’est bien sur l’origine professionnelle de M. Bolloré qui dérange en premier lieu puisque celui-ci est le principal actionnaire du groupe Vivendi, géant français de la communication et du divertissement et implanté de longue date dans le secteur des médias, mais également propriétaire d’un groupe comme Havas, premier groupe publicitaire de France, et actionnaire de l’éditeur de jeu vidéo Ubisoft à hauteur de 22%. Que M. Bolloré impose également aux salariés d’i-télé la cohabitation avec la rédaction de Direct Matin, autre actif de M. Bolloré pointé du doigt pour sa bienveillance particulières envers les entreprises du groupe Vivendi et les chefs d’état africains conciliants en matière de marchés publics, n’est que la cerise sur le gâteau.

 

Mais que fait la police ?

L’édito ne manque pas de dénoncer l’inaction voire la connivence des responsables politiques, qu’elle soit stratégique ou idéologique, en matière de concentration des médias. Il souligne l’adhésion de Nicolas Sarkozy sur ce sujet avec les thèses les plus libérales, l’ancien président se prononçant en faveur d’une plus grande concentration du secteur dans son dernier ouvrage Tout pour la France. Quant à François Hollande, c’est évidemment sa proximité assumée avec de nombreux journalistes qui est vivement critiquée, la parution du livre Un président ne devrait pas dire ça n’étant qu’un symbole de plus après les nombreuses décorations remises au cours de son mandat à divers patrons de presse comme par exemple le fondateur du Nouvel Observateur Jean Daniel.

 

Source :

Le Monde Diplomatique, Au-delà d’un mot creux, Serge Halimi, Novembre 2016

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