Histoire et #jeux vidéo : une alliance fructueuse et prometteuse

En commémoration du centenaire de l’Armistice de la Première Guerre mondiale, le jeu 11-11 : Memories Retold du studio montpelliérain Digixart est arrivé sur le marché mondial le 9 novembre 2018[1]. C’est l’occasion de s’intéresser aux jeux vidéo basés sur l’histoire, qui séduisent joueurs et producteurs.

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Harry, l’un des deux protagonistes de 11-11 Memories Retold[2]

Avec plus de 100 millions de ventes rien que pour la licence Assassins Creed d’Ubisoft[3], le jeu vidéo à contenu historique attire de nombreux joueurs, et tend à toucher un public encore plus étendu, notamment en entrant dans le quotidien des élèves et étudiants.

Alors que Red Dead Redemption 2 a été présenté par Le Monde[4] comme « l’écomusée virtuel d’une époque », Anthony Morel, sur BFMTV[5], parle d’une « encyclopédie à ciel ouvert » à propos du jeu Assassin’s Creed Discovery Tour. Le jeu vidéo est donc vu aujourd’hui comme une bonne porte d’entrée vers l’histoire.

Pour le moment encore peu nombreux, des enseignants s’intéressent la fonction pédagogique des jeux vidéo. William Brou, professeur d’histoire-géographie en collège explique à La Croix[6] qu’il se sert des jeux vidéo auprès de ses élèves non seulement parce que les aspects immersif et ludique les incitent à s’intéresser davantage à la période historique étudiée, mais surtout parce qu’ils constituent un support pour initier les jeunes à la démarche critique de l’historien, en repérant les invraisemblances historiques que les jeux contiennent. Outre-Atlantique, le jeu Civilization V a été l’objet d’une adaptation ludo-éducative, nommée CivilizationEDU, utilisée depuis 2017 dans les lycées au Canada et aux USA pour que les élèves comprennent les causes de certains évènements et les enjeux économiques et géopolitiques qui y étaient liés[7].

Andrew Elliot, spécialiste en études médiatiques et culturelles interviewé par The Verge[8], explique que le jeu vidéo, par son interactivité, offre la possibilité d’observer l’impact des décisions sur le cours de l’histoire. Le jeu dépendant des choix du joueur, il permet de montrer que les évènements historiques tels qu’on les connaît auraient pu être complètement différents.

Face à ces deux apports possibles du jeu vidéo historique, les producteurs doivent faire le choix de limiter les modifications possibles du scénario par les décisions du joueur, s’ils veulent que le jeu reste conforme à la réalité, ou alors développer plusieurs fins au jeu en laissant de côté la véracité des faits.

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Des femmes au combat dans Assassin’s Creed Odyssey, ce qui était impossible dans la Grèce Antique[9]

 Dans les deux cas, la reconnaissance du jeu vidéo comme médium de transmission de connaissances est très positive pour le secteur, dont le travail est grandement facilité par le classement facile des jeux vidéo à contenu historique. Dans un article du Point[10], l’accent est mis sur le fait que proposer un jeu vidéo basé sur l’histoire revient à faciliter l’immersion dans ce jeu car même s’il se déroule dans un univers de fiction, il reprend des éléments historiques repérables qui vont permettre au joueur de très vite se plonger dans le jeu.

Ainsi, de mieux en mieux accueillie par les joueurs et offrant une certaine forme de sécurité quant au positionnement du jeu, l’histoire semble être un ingrédient non négligeable dans la recette d’un jeu vidéo à succès.


[3] Communication corporate d’Ubisoft

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