Hélène Masanelli. Responsable marketing online chez Sony Music

Quelle est votre formation ?

Je suis diplômée de l’ESC Grenoble. Je n’ai pas vraiment bénéficié de formation spécifique au secteur de la musique ou de la culture, j’ai suivi une option « marketing grande consommation ».

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

A la fin de mes études, travailler dans le secteur culturel, et plus particulièrement dans la musique s’est imposé comme une évidence. C’était vraiment un domaine qui m’intéressait et qui m’attirait.

Le poste que vous occupez actuellement correspond –t-il à ce que vous vouliez faire à la sortie de l’école ?

A l’époque, je n’avais pas encore d’idée précise des différentes fonctions qui existaient. Ce que je voulais, c’était travailler dans une maison de disques et découvrir son fonctionnement.

Quels conseils donneriez-vous à un élève de l’ESC qui voudrait faire le même métier que vous ?

Etre passionné ! C’est un métier qu’il faut faire si on aime vraiment la musique car c’est un secteur qui traverse une période difficile en termes de croissance et d’embauche. Malgré tout, si on a envie, il faut s’accrocher, ne pas se décourager ! Ça prend du temps : il faut être patient, persévérant et essayer de trouver un stage car, de toute façon, les métiers du disque s’apprennent sur le tas et tout le monde commence par être stagiaire.

Quels sont vos différentes fonctions ?

En tant que responsable marketing online, je m’occupe de :

  • Développer les outils onlines de Sony Music : le site portail http://www.sonymusic.fr, la présence sur les réseaux sociaux, le développement d’applications.
  • Coordonner les stratégies online avec les différents départements : recommandations, développement des campagnes digitales, stratégie RP et visibilité, partage de ‘bonnes pratiques’ au sein de l’entreprise.
  • Etablir des profils digitaux artistes.
  • Effectuer une veille régulière sur les stratégies online et les nouveautés technologiques.

Pouvez-vous décrire brièvement l’état du secteur ?

Le secteur de la musique est un secteur frappé par une crise très sérieuse depuis 2003. C’est aussi un marché en pleine évolution, qui a connu de gros bouleversements technologiques et qui est toujours en quête de nouveaux modèles économiques. Ça veut dire deux choses : que c’est un secteur sinistré mais aussi qu’il est constamment en ébullition, et ça c’est passionnant !

Quels sont les différentes expériences professionnelles que vous avez eues ?

J’ai fait mon stage de fin d’études dans un petite structure, filiale d’une major, qui m’a ensuite embauchée en CDD au service trade marketing. J’ai décroché mon premier CDI dans un label indépendant, comme assistante marketing. Un autre label indépendant m’a lui embauchée comme chef de projet. J’ai continué ce métier quand je suis entrée chez Universal, au sein du label Polydor, où je m’occupais d’un roster d’artistes français. Puis j’ai rejoint Sony Music toujours en tant que chef de projet mais j’ai évolué, par la suite, sur la partie online. J’ai donc été chef de projet digital avant de prendre mon poste actuel, il y a quelques mois.

Quels sont les meilleurs et les pires souvenirs que vous gardez de votre métier ?

Il y a tellement de souvenirs !!! C’est un métier très riche en émotions et en événements car on a la chance d’être en contact avec des artistes et le milieu artistique dans son ensemble : c’est très enrichissant. Mes meilleurs souvenirs ce sont évidemment les moments partagés avec les artistes sur des concerts ou –moments encore plus privilégiés – lors de la promotion de leurs albums. Des belles rencontres humaines. Les moments les plus difficiles (heureusement ils sont beaucoup plus rares), ça a été quelques situations conflictuelles avec des artistes qui n’étaient pas ou plus sur la même longueur d’ondes avec leur label.

Quels sont les gens avec qui vous travaillez ?

Je travaille essentiellement avec les labels et leurs équipes marketing mais aussi avec les attachés de presse, le département commercial, etc. Je suis dans un service transverse qui a vocation à travailler avec toutes les équipes de la maison de disques.

Quels sont, selon vous, les avantages et les inconvénients du métier ?

Les avantages ce sont :

  • la chance d’avoir un accès privilégié aux artistes, aux concerts, en bref aux coulisses du milieu artistique.
  • l’aspect ludique. Quand on travaille sur des albums, c’est très sympa, on a réellement la possibilité de faire preuve de créativité.
  • Le fait que le secteur soit très jeune et de fait très dynamique. Il se passe plein de choses ! Je dirais que la moyenne d’âge se situe autour de 30 ans.

Les inconvénients, ce sont :

  • le travail dans l’urgence. On a souvent les éléments très en retard ce qui complique parfois la mise en place des stratégies de lancement.
  • Le secteur en crise. Cela implique qu’on a peu de moyens financiers pour travailler : on ne peut pas réaliser tous nos projets, il faut faire des choix, des arbitrages.
  • Le salaire. On est beaucoup moins bien payé, à fonction équivalente, que dans les autres secteurs.

Pouvez-vous donner une fourchette de salaire pour un poste tel que le vôtre ?

C’est très variable. Il n’existe pas vraiment de grilles de salaire dans le secteur de la musique. La rémunération dépend surtout du profil et du parcours de chacun. Je dirai entre 40 K€ et 55 K€ euros par an.