#DreamWorks Animation : l’ancien champion peine à remonter la pente

Hier soir, DreamWorks Animation a révélé ses comptes du troisième trimestre. Des résultats encourageants car aux dessus des anticipations, mais qui restent faibles comparés à ce qu’était DreamWorks quelques années plus tôt. Retour sur les difficultés d’un ancien géant de l’animation.

 

L’époque où Disney et Pixar trouvaient en DreamWorks une véritable menace est belle et bien révolue. Plus grand studio d’animation indépendant d’Hollywood, DreamWorks Animation est notamment célèbre pour Shrek (484 M$ au box-office mondial), Madagascar (533 M$) ou encore Kung-Fu Panda (632 M$). Cependant, la société co-fondée par Spielberg en 1994 connait depuis quelques temps une passe difficile. Alors qu’elle gagnait encore 55 M$ en 2013, la société a enregistré une perte de 309 M$ en 2014.

Le studio avait fait part de ses difficultés en janvier en prévoyant une lourde restructuration : revente puis location de leur campus, fermeture de studios emblématiques et licenciements en masse (après 350 postes supprimés en 2013, 500 suppressions ont été annoncées en début d’année, soit un quart des effectifs). De plus le studio avait révélé qu’il allait revoir  à la baisse bon nombre de ses projets en prévoyant notamment de ne produire plus que deux films par an et de baisser les budgets de 20 M$ en moyenne.

Les raisons de telles difficultés ?

  • Des flops à répétition malgré des budgets conséquents, qui font perdre plusieurs millions de dollars au studio: en 2014 Dreamworks perd par exemple 57 M$ avec Mr. Peabody et Sherman
  • Une société indépendante depuis 2004, dont l’activité était uniquement centrée sur le box-office qui, comme on le sait, peut être très aléatoire.
  •  L’incapacité du studio à installer une vraie franchise.
  • La difficulté à trouver des investisseurs. Le prix de l’action de DreamWorks Animation chutait et la société était désormais considérée comme un placement à risque.

Pour faire face, DreamWorks Animation a notamment entamé une stratégie de diversification : vente de ses licences phares à des parcs d’attractions, création de contenus originaux pour Netflix et de livres, lancement d’une chaîne TV en Asie. Une stratégie qui semble être payante au vu des résultats publiés hier soir.

En effet, si la société enregistre une perte nette de 3,53M$ contre un bénéfice de 11,9M$ un an plus tôt, elle a cependant réussi à dégager des revenus de 259.2M$ (+43%) soutenus en grande partie par la sortie DVD et Blue-Ray de En Route!, alors que les analystes prévoyaient en moyenne une hausse à 14%. Côté bourse, l’action en baisse de 9,5% depuis le début de l’année a gagné jusqu’à 14% après la publication des résultats.

Jeff Katzenberg, PDG de DreamWorks Animation, avait déclaré en début d’année « 2015 sera l’année du renouveau », un renouveau qui se laisse encore attendre. Car si les résultats 2015 sont supérieurs aux attentes, le chemin à parcourir reste long et embûché. Espérons que Kung-Fu Panda 3, prévu pour mars 2016 saura redonner un peu du poil de la bête à l’ancien champion. La bande-annonce a d’ailleurs été révélée cette semaine.


COUP D’OEIL SUR LES AUTRES ACTUS DE LA SEMAINE

  • Charlie Kaufman, notamment scénariste de Eternal Sunshine of the Spotless Mind, s’attaque pour la première fois au film d’animation avec Anomalisa en stop-motion, Grand Prix du dernier Festival de Venise. La bande-annonce, assez surprenante, vient de sortir. Bien que l’histoire ne soit pas d’une originalité folle, l’atmosphère assez unique pour un film d’animation, évoquant notre incommunicabilité et la banalité de nos vies à travers la crise existentielle du personnage principal.  Le film a déjà reçu l’éloge de nombreux critiques. Sortie prévue le 20 janvier en France.
  • Un court métrage des studios Disney, Sleigh Bellsa été retrouvé dans les archives de l’Institut du film britannique  alors qu’il été perdu depuis 1928. Le film met en scène Oswald, le premier personnage crée par Disney. Par ailleurs, Disney a révélé cette semaine les dates de sortie de ses prochains films sur les cinq années à venir
  • Depuis trois ans, ARTE France Cinéma s’engage à coproduire un long métrage d’animation par an. Après Avril et le monde truqué, The Red Turtle et Louise, le dernier projet retenu pour 2015 est Dilili à Paris de Michel Ocelot.
  • La société de production Pipangaï (Adama) prépare actuellement une comédie horrifique pour 2017 : Zombillénium, adaptée de la bande-dessinée d’Arthur de Pins qui sera également co-réalisateur. La société compte à nouveau sur les talents locaux, l’objectif à long-terme étant de pérenniser la production de films d’animation à la Réunion en créant un studio qui permettra d’assurer l’entière fabrication des films.
  • Face au succès des deux premiers opus (350 M$ au box office pour le premier opus, et déjà plus de 370 M$ pour le second), Sony a annoncé le troisième volet d’Hotel Transylvanie, prévu pour fin 2018 .
  • Dévoilement de la présélection des films d’animation pour les Oscars 2016. Les finalistes seront annoncés le 14 janvier, avant la cérémonie de remise qui aura lieu le 28 février. Disney avait remporté le prix lors des deux éditions précédentes avec Les Nouveaux Héros et La Reine des Neiges.

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