The Arrival of spring in Woldgate, East Yorkshire, oeuvre donnée au Centre Pompidou
C’est un très beau cadeau que David Hockney en personne a offert au Centre Georges Pompidou en ce mois de septembre : une œuvre monumentale de 10 m de large sur 4 m de haut estimée à plus de 20 millions d’euros. Un rêve qui se réalise pour les responsables du musée qui n’auraient jamais pu dégager les fonds nécessaires à l’acquisition d’une telle toile.
En effet, la conjoncture économique actuelle réduit les possibilités d’acquérir pour un musée. D’une part, les subventions publiques sont en baisse et d’autre part, les mécènes privés, dont la part augmente dans les budgets, préfèrent se positionner sur des projets spécifiques comme les expositions ou la mise en place d’actions culturelles. Les musées se reposent donc sur le mécénat individuel, plus particulièrement les sociétés d’amis ainsi que les généreux donateurs pour alimenter leurs collections.
Plusieurs dons ont donc été effectués ces dernières semaines. Le musée de Pont Aven espère voir entrer dans ses collections, 6 nouvelles œuvres (trois tableaux, deux estampes et une eau-forte). Cette entrée dans les collections permanentes est soumise à l’approbation de la commission d’acquisition de la DRAC. Cependant, la cohérence de ces pièces avec le projet culturel du musée fait de cette présentation des œuvres devant la commission une formalité.
Au musée de l’abbaye Sainte-Croix aux Sables-d’Olonne, La fille de l’artiste Gaston Chaissac vient de prêter, pour 10 ans, 100 œuvres de son père. Bien que ces œuvres n’entrent pas dans ses collections, il s’agit d’un superbe renouveau pour ce musée qui possédait déjà 60 créations de l’artiste.
Cependant, certains musées réussissent à se procurer de nouvelles pièces grâce à leurs fonds propres. Ainsi, le musée d’Histoire de Nantes fait entrer dans ses collections un anneau d’ivoire datant de la traite négrière pour un montant de 2 500 euros. Le musée de la vie Romantique à Paris, quant à lui, vient d’acquérir 3 tableaux d’Ary Scheffer. Un achat presque « nécessaire » sachant que le musée est installé dans la maison du peintre lui-même. Un des trois tableaux, Le Larmoyeur, a été préempté pour 24 000 euros.
L’achat d’œuvres n’est plus la manière la plus répandue pour faire croître les collections des musées, mais on remarque que ce sont les musées de moindre notoriété qui réussissent à dégager les fonds nécessaires à un achat, certainement car ils présentent des artistes ou des pièces de collections secondaires, moins cotés sur le marché de l’art, contrairement aux œuvres des grands maîtres. La difficulté d’acquérir des œuvres, pousse donc les musées à ne pas diversifier leurs collections et leur proposition artistique. Ils favorisent les œuvres d’artistes déjà présents dans leurs collections. Ce sont donc les donations qui enrichissent le plus significativement les collections muséales. Avec cette difficulté à acquérir des œuvres pour les musées, il est donc très ironique de voir la municipalité de Gorbio projeter de vendre un tableau de Raza pour financer la construction d’un parking.
SOURCES
http://www.latribunedelart.com/trois-scheffer-pour-le-musee-de-la-vie-romantique