Dilili à Paris, un conte féérique et engagé #seancecinedelasemaine

Présenté pour la première fois au public en Juin dernier à Annecy, (film d’ouverture de la 42° édition du Festival International du Film d’Animation), Dilili à Paris, le dernier bijou d’animation française réalisé par Michel Ocelot (Kirikou et la Sorcière, Azur et Asmar) a fait la semaine dernière son entrée dans toutes les salles de cinéma de France.

(Image non libre de droit – source : franceinter.fr)

Vingt ans après nous avoir fait voyager avec Kirikou et la Sorcière, Michel Ocelot nous ramène cette fois-ci au coeur de la capitale parisienne de la Belle Epoque. Dans ce Paris polymorphe où se mélangent prises de vue réelles et animation 3D, nous rencontrons Dilili, jeune Kanake à la diction tout droit sortie d’un livre, prête à se lancer dans un manège policier en vue de retrouver des fillettes enlevées par une secte de « mâles-maîtres ».

Tout au long de cette quête ludique et interactive, elle pourra compter sur Orel, le livreur triporteur connaissant Paris et tous ses habitants comme sa poche et ainsi rencontrer, en tout et pour tout, une bonne centaine de figures intellectuelles de l’époque. De Monet à Pasteur en passant par Toulouse Lautrec, Dilili trouvera ainsi toujours de l’aide et des indices pour mener à bien sa mission. « Je suis heureuse de vous rencontrer » répète-t-elle en saluant poliment ces personnalités tout en plissant sa robe à volant jaune et blanche – et non, pas de rose pour Dilili ! Si, comme dans la vraie vie, les personnages masculins sont très représentés, les femmes de l’époque, qui ont tout autant marqué l’Histoire, ont la part belle tout au long du film. Des personnages très travaillés incarnants des figures emblématiques féminines comme Marie Curie, Louise Michel ou encore Sarah Bernhardt, seront toutes prêtes à se réunir et à jouer le rôle de bonnes fées pour guider la jeune Kanake dans ce combat contre l’oppression des plus faibles.

En effet, c’est bien là une parabole féministe et un manifeste artistique antiraciste que Michel Ocelot a voulu transmettre à son -plus ou moins jeune- public, dans l’optique de créer un objet culturel à partager. Si la visée éducative de l’histoire est efficace dans cet environnement visuellement percutant mélangeant habilement monde réel et monde rêvé, il faut toutefois prendre garde à ce que celle-ci ne s’apparente pas à une injection parfois trop systématique voire artificielle de figures clés de l’époque (« name-dropping »). N’intervenant finalement pas tous dans la quête principale de la fillette, ils peuvent surtout engendrer de nombreuses répétitions narratives afin de ne pas perdre les plus jeunes spectateurs !

Une chose est sûre, le traitement d’enjeux universels et actuels allié aux prouesses artistiques et visuelles de ce long-métrage d’animation français saura faire son chemin et faire asseoir ses valeurs dans les idées de toutes les générations.

 

Sources :

https://www.franceinter.fr/cinema/les-femmes-a-l-honneur-dans-dilili-a-paris-le-nouveau-film-de-michel-ocelot

https://rcf.fr/la-matinale/dilili-paris-le-film-politique-et-poetique-de-michel-ocelot

https://www.lesinrocks.com/2018/10/12/cinema/dilili-paris-le-nouveau-michel-ocelot-decoit-en-partie-111133913/

https://www.telerama.fr/cinema/dilili-a-paris,-le-nouveau-film-de-michel-ocelot-emerveille-le-le-42e-festival-dannecy,n5688605.php

http://www.premiere.fr/Cinema/Annecy-2018-Dilili-a-Paris-un-Michel-Ocelot-moins-feerique-que-prevu-critique

https://www.lepoint.fr/pop-culture/cinema/les-secrets-de-fabrication-de-dilili-a-paris-par-michel-ocelot-11-10-2018-2262047_2923.php

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