Les journalistes de la rédaction d’I-télé ont reconduit ce vendredi 21 octobre la grève débutée lundi dernier. Amorcé par l’annonce de l’arrivée de Jean-Marc Morandini à l’antenne de la chaîne malgré sa mise en examen pour “corruption de mineure aggravée”, le mouvement est maintenant dirigé contre l’ensemble de la direction de Vincent Bolloré.

Vincent Bolloré et la direction dans le collimateur des grévistes

La semaine dernière, l’échec de la médiation entre les représentants des journalistes et la direction a fait monter d’un cran les tensions déjà très présentes depuis le début de la grève. Les revendications ne visent plus seulement le retrait de Jean-Marc Morandini de l’antenne mais concernent également le lancement du nouveau format de la chaîne, qui devrait changer de nom, la signature immédiate d’une charte éthique ou la nomination d’un directeur de la rédaction distinct du directeur général d’iTélé. En filigrane, le principal reproche des journalistes envers leur direction porte sur l’absence de vision stratégique claire et précise.

Un déménagement controversé

Ce lundi, c’est le déménagement d’une partie des bureaux de la chaîne pour faire place à l’arrivée de la rédaction du quotidien Direct Matin, également propriété de Vincent Bolloré, qui fait couler beaucoup d’encre. Des affaires de salariés auraient été mises à la poubelle au cours du déménagement et cette opération, réalisée en pleine grève, est vécue comme une provocation par certains journalistes d’I-Télé, tout comme l’installation sur la façade des bureaux d’une nouvelle enseigne, “news factory”, nom que Vincent Bolloré entend donner à son nouveau pôle info. Ces incidents interviennent avant une nouvelle assemblée générale qui se tiendra ce lundi à propos de la poursuite du mouvement.

Sources :

I-télé : grève, confusions et démissions, CB News, Thierry Wojciak, 23/10/2016

La rédaction d’i-Télé adopte une motion de défiance à l’annonce de l’arrivée de Morandini, Le Monde, 11/10/2016

i-Télé : un déménagement pendant la grève accroît les tensions, Le Monde, 23/10/2016