#Cinéma: Borat, un “documentaire parodique” ?

Il y a exactement 10 ans sortait un film surnommé « Borat », de son vrai titre « Borat, leçons culturelles sur l’Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan » ou encore « Borat: Cultural Learnings of America for Make Benefit Glorious Nation of Kazakhstan ».

Satire de la première puissance de l’Ouest (on a nommé les Etats-Unis) ou parodie peu élogieuse d’un pays de l’ex URSS (et accessoirement le plus grand d’Asie Centrale: le Kazakhstan) ?

Retour sur une satire mal comprise ou dont la cible n’était pas si évidente…

Tout d’abord, rappelons le synopsis en quelques mots:
Borat, reporter kazakh, est envoyé aux Etats-Unis par la télévision de son pays pour y tourner un reportage sur le mode de vie de cette nation vénérée comme un modèle. (Allociné)

A en croire certaines critiques de presse, il s’agissait d’un des films les plus antiaméricains, avec critique de l’American way of life et attaque des travers américains.
Mais cela est loin d’avoir été clair pour tout le monde, et surtout pas pour les autorités et le président du Kazakhstan qui ont condamné le film.

D’un côté, quand on demande à quelqu’un ce que lui évoque le Kazakhstan, « As-tu vu Borat ? » est généralement la première réponse. L’image d’un pays sous-développé, rigide et où la corruption foisonne à souhait, sera sûrement la plus répandue.
Cela peut effectivement être problématique quand une satire est la seule source d’information dont on dispose à propos d’un sujet qui nous parait lointain, seule source à l’origine de l’image que l’on se fait de quelque chose. Il semble ainsi parfois que la vision du Kazakhstan apportée par le film ait un peu trop marqué les esprits.
Dans les têtes en occident, Borat est donc parfois associé au Kazakhstan et pourtant…
Un réalisateur américain (Larry Charles),
Un film de nationalité américaine,
Jusque-là, tout va bien, pas d’incohérence à première vue…
Un bon acteur british (Sacha Baron Cohen) dans le rôle du reporter kazakh Borat Sagdiyev,
Un américain (Ken Davitian) dans le rôle du kazakh Azamat Bagatov,
Un tournage ayant eu lieu en Roumanie et pas de kazakh parmi les langues parlées dans le film (l’Anglais, le Roumain, l’Hébreu, le Polonais et l’Arménien)…
On relève très peu d’éléments relatifs au Kazakhstan qui sont authentiques et susceptibles d’apporter de la véracité à ce portrait brossé du pays.

Le problème est sans doute aussi que quand le genre cinématographique annoncé du film est celui du documentaire parodique (à en croire ce qui sort en premier sur Google quand on tape « borat » dans le moteur de recherche…), on aurait pu s’attendre à du contenu un peu moins déjanté et un peu plus fidèle à la réalité.

Voilà donc une difficulté rencontrée par le genre satirique : comment faire passer le bon message et à la bonne personne ?

D’un autre côté, à quelques 5000 km d’ici, si les kazakhs ont trouvé quelques fois le portrait peu élogieux, caricatural ou bourré de clichés, certains pensent que la comédie a été tout de même un bon outil de communication, permettant de faire parler du Kazakhstan et d’attiser la curiosité et l’intérêt porté au pays.

 

Sources :

http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/borat/?adblockdisabled=1

http://www.telerama.fr/cinema/films/borat-lecons-culturelles-sur-l-amerique-pour-profit-glorieuse-nation-kazakhstan,282343.php

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2006/11/14/borat-l-amerique-sous-la-moustache_834326_3476.html

 

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