Chine: Une civilisation enracinée dans l’art depuis plus de 7000 ans devient enfin un poids lourd du marché global de l’art Contemporain

En 2014, le premier signe précurseur est apparu. Zhang Xiaogang, peintre Chinois illustre du XXème siècle a explosé le record pour une vente aux enchères d’une oeuvre contemporaine. “Bloodline: Big Family no.3″ s’est vendue pour 12,1 million d’Euros à la vente aux enchères Sotheby’s de Hong Kong.

Effectivement, depuis le début des années 2000, les riches investisseurs Chinois ont transféré leur stratégie pragmatique d’investissement au marché de l’art contemporain. De plus, ils semblent privilégier les oeuvres d’artistes Chinois, avec le but de faire gonfler le prix de ces oeuvres pour concurrencer les oeuvres d’artistes contemporains Occidentaux.

4 ans plus tard, le 30 septembre 2018. Un artiste Chinois, Zao Wou-Ki, bat le record de prix de vente aux enchères pour un triptyque. Les trois oeuvres qui constituent “Juin-Octobre 1985″, se sont vendues pour 56 millions d’Euros.

Il est bien connu que la Chine est en pleine ascension et pourrait devenir la première puissance mondiale très prochainement, et cette dominance grandissante sur la marché de l’art, autant du côté artiste que du côté collectionneur, n’est qu’une nouvelle facette de cette ascension.

Cet renaisse s’articule autant autour d’une confiance renouvelée en son marché domestique que d’une stratégie méticuleuse pour se grandir sur le marché global. Elle prend la forme de nombreux investisseurs qui peuplent aujourd’hui en masse les évènements Sotheby’s ou autres salons d’art en Asie mais aussi en Europe et en Amérique du Nord.

"Tiananmen" de Zeng Fanzhi (2004)

Zeng Fanzhi – “Tiananmen” (2004)

Ce phénomène traîne avec lui de nombreuses retombées positives pour le prestige de la Chine.

D’une part, des artistes déjà vénérés dans leur pays, comme Chen Yifei, Zeng Fanzhi ou les précédemment mentionnés Zhang Xiaogang et Zao Wou-Ki, voient leur notoriété exploser. Frieze London, un des plus grands salon d’art d’Europe, a consacré une exposition “focus” à Zeng Fanzhi, et le Musée d’Art Moderne de Paris a consacré cette année une retrospective à Zao Wou-Ki.

D’autre part, parmi les investisseurs Chinois, l’interêt pour le marché de l’Art global, mais surtout Chinois, explose. Une réelle “classe de collectionneurs” et des clubs amateurs d’art se sont formés et consolidés ces dernières années à Pékin et Shanghai, mais aussi dans des villes moins importantes comme Nanjing et Shenzhen.

On voit donc maintenant une nouvelle phase du développement et de l’affirmation de la nation Chinoise, et de sa culture, sur la scène globale. Leur puissance économique et industrielle est indéniable et déjà bien connue. Elle a changé une Chine renfermée sur elle-même en un pays dominant, fier et ouvert sur le monde.

Dès à présent, cette croissance fulgurante donne naissance à une nouvelle déclinaison, la naissance du “soft power” Chinois, une grandissante influence culturelle qui se reflète aujourd’hui dans la résurrection de son art sur la scène mondiale.

– David Percy

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