Avec son dernier #clip Pleasure, Justice conforte le fort lien entre identité visuelle et musique électronique

À quelques jours du lancement de sa tournée et après une collaboration avec Susan Sarandon pour Fire, Justice revient avec le clip Pleasure et réaffirme une identité visuelle forte, parfois grinçante mais surtout captivante.

Pour son dernier clip, Justice s’est allié avec Alex Courtès, réalisateur qui a mit en scène le clip de Cassius “Go Up” rendu célèbre par l’utilisation du split screen et qui avait déjà travaillé avec Justice sur le clip de On’n’On en 2012 et sur de nombreuses vidéos marquantes comme avec les Whites Stripes ou Sebastien Tellier.

 

Pour cette vidéo, le morceau “Pleasure” a été combiné avec “Phantom” issu du premier album du groupe. Le réalisateur a choisi de mettre en scène dans ce clip un acte sexuel dans un décor très épuré tout en jouant sur l’extrapolation des sentiments illustrée par des néons aveuglants et des scintillements très années 80. Cette mise en scène sensuelle se veut être une scène d’amour surnaturelle selon Alex Courtès.

 

Le choix de cette scène provient toutefois initialement du groupe lui-même. Pour Justice, en effet, comme pour de nombreux artistes de musique électronique, l’identité visuelle est primordiale. Le duo s’est, depuis des années, forgé une image qui fait partie intégrante de leur art et qui devient désormais aussi attendu que leur musique elle-même. Entre les images glaçantes de “Stress” ou les couleurs disco de “D.A.N.C.E”, le duo a su développer un univers graphique particulier qui fait que leurs morceaux s’écoutent mais aussi se regardent. Chaque clip est donc soigné et fait passer un message et une identité graphique particulière.

Cette idée que musique et graphisme sont aujourd’hui étroitement liés s’est développée avec l’émergence de la French Touch. Ce mouvement qui est apparu au début des années 90, représenté par des musiciens comme Air, Laurent Garnier, Cassius ou Daft Punk, s’est étendu à tous les créateurs graphiques et visuels. En effet, les labels de musique électronique dans les années 90 ont préféré s’allier directement avec des graphistes et des réalisateurs à l’insu des majors et du star-system. Dans les années 80, le clip doit vendre et divertir mais surtout rester au service de la chanson. L’apparition de la musique électronique a ainsi offert aux artistes un cadre et un univers visuel à créer dans une époque où la production culturelle bascule dans le numérique. Chaque nouveau visuel était alors une expérimentation pour représenter ces nouveaux artistes, développant ainsi une identité combinant image et son.

La qualité visuelle de ces créations a grandement contribué au succès de la French Touch et le travail de l’image reste aujourd’hui un des piliers du succès de la création musicale électronique. Des labels tels que Ed Banger ont su développer une image forte de la French Touch en conjuguant aspect graphique et visuel, les deux étant désormais interdépendants. L’ampleur de cette nouvelle vague créatrice a ainsi dépassé le public branché parisien pour devenir un phénomène international. Daft Punk l’a récemment prouvé à travers le succès de son dernier album porté par le succès de l’univers visuel original du groupe.

Pour plus d’informations : French Touch, Graphisme, Vidéo, Electro 

 

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