Le très médiatisé Blade Runner 2049, réalisé par Denis Villeneuve, déjà largement salué par la critique 5 jours après sa sortie, se déroule dans un univers tout droit sorti du roman de science-fiction de Philip K. Dick Les Androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? Publié en 1968, le roman a donné naissance, en 1982, au premier Blade Runner de Ridley Scott. Le succès de cette adaptation, désormais culte, et la richesse de l’univers créé a ainsi inspiré la création de la suite actuellement dans les salles. Son action se situe 30 ans après celle du premier volet.
Si le scénario de ce nouveau Blade Runner ne repose plus sur l’histoire tirée du livre, auquel l’auteur n’a d’ailleurs pas écrit de suite, l’univers créé par Philip K. Dick en 1968 est bien un ingrédient essentiel du succès du film. Blade Runner n’est d’ailleurs pas la seule adaptation à succès des livres de cet auteur. Minority Report et Total Recall sont directement inspirés de nouvelles de ce maître de la science-fiction.
Un univers et une histoire déjà approuvés par un public de lecteurs semblent représenter une certaine garantie de succès pour une adaptation cinématographique et augmenter les chances que le film trouve son public.
Cela explique sans doute pourquoi, dernièrement, littérature et cinéma n’ont cessés de se rapprocher. En témoigne la présence cette année, à Cannes, de 12 films adaptés d’œuvres littéraires. Les chiffres confirment cette tendance. D’après une déclaration de la responsable de la SCELF (Societé civile des éditeurs de langue française), la part des adaptations dans les films français et étrangers sortis en salles en France a atteint les 25% en 2014-2015 après avoir stagné autour des 20% pendant de nombreuses années.
Des événements de plus en plus nombreux permettent également le rapprochement entre professionnels de l’édition et du cinéma, comme les rencontres Shoot the Book! du festival de Cannes ou encore Books at Berlinale lors du festival berlinois. Les maisons d’édition se sont également dotées de départements en charge des cessions de droits d’auteur. Ces cessions atteignent des montants pouvant aller de 45.000 euros à 150.000 voire 200.000 euros. Une aubaine pour les éditeurs mais également pour les producteurs qui peuvent ainsi acquérir des histoires déjà entièrement travaillées.
Les producteurs semblent ainsi avoir de plus en plus tendance à parier sur des œuvres littéraires qui ont déjà fait leur preuve. La reprise d’un classique de la littérature est-elle forcément un pari gagnant ? Autant en termes de retombées économiques que d’accueil par la critique ?
Si on en revient au cas de Blade Runner 2049, le succès auprès de la critique semble d’ores et déjà établi mais les résultats économiques sont encore à confirmer. A l’issue du premier week-end en salle, les résultats au box office américain sont de 31 millions de dollars, un chiffre en dessous des attentes de Warner, Sony et Alcon.
Une autre adaptation devrait prochainement faire parler d’elle. Il s’agit d’une nouvelle version du Crime de l’Orient Express, déjà adapté sur grand écran en 1974, et repris cette fois par Kenneth Branagh. La bande annonce est sortie en juin et les affiches présentant les personnages viennent tout juste d’être dévoilées. Adaptation d’un roman emblématique d’Agatha Christie et casting exceptionnel réunissant Kenneth Branagh, Johnny Depp, Penélope Cruz ou encore Michelle Pfeiffer : tous les éléments semblent réunis pour un succès garanti. Verdict le 13 décembre prochain.
Le Crime de l’Orient-Express Bande-annonce VO
SOURCES
http://mondedulivre.hypotheses.org/1974
http://www.allocine.fr/diaporamas/cinema/diaporama-18667769/
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18667403.html
https://www.ecranlarge.com/films/news/1001223-pourquoi-blade-runner-2049-s-est-plante-au-box-office