Cette semaine se déroule un procès historique : celui de Joaquín Guzmán, alias El Chapo, un des plus grands narcotrafiquants de la planète. Son procès a commencé samedi dernier, et avec un certain hasard du calendrier, c’est aussi la période qu’a choisi Netflix pour lancer la quatrième saison de sa série Narcos. Cette série qui a relaté dans ses deux premières saisons l’ascension de Pablo Escobar, puis dans sa saison 3 celle du cartel de Cali, s’attaque désormais au cartel de Guadalajara. Bien que la série n’ait pas d’impact sur le procès, elle pourra assurément éclairer le public sur comment s’est monté un trafic de drogue de grande envergure au Mexique. En effet, ce n’est pas sur El Chapo que la série se focalise bien qu’il y ait un petit rôle, mais sur Felix Gallardo, qui a monté ce cartel imposant.
De ce fait, on retrouve rapidement la patte semi-documentaire de la série, avec des images d’archives, musiques locales et décors réalistes. On se laisse également happé par le jeu du chat et de la souris entre l’agent de la DEA déterminé, Enrique dit “Kiki” Camarena (Michael Peña) et le fin narcotrafiquant et homme d’affaires Felix Gallardo, interprété par Diego Luna.
D’autre part, la série a connu un tournage compliqué au Mexique : l’un de ses assistants production est décédé alors qu’il était en train de faire des repérages pour des lieux de tournage, le corps criblé de balles, en Septembre 2017. Par ailleurs, la série a également un passé houleux avec la famille de Pablo Escobar, et notamment son frère, ancien comptable du baron de la drogue, qui avait déjà accusé la série d’avoir relaté « sans autorisation » l’histoire de son frère et de leur organisation, réclamant 1 milliard de dollars. Cette fois-ci, avec cette nouvelle saison, une semaine après la mort de leur assistant de production, il a encore une fois menacé Netflix et sa production dans un entretien accordé au Hollywood Reporter. Ces événements illustrent les dérives à la fois tragiques et cupides de l’adaptation de faits réels sur petit et grand écran, qui plus est lorsque le projet a du succès.
Ainsi, la réelle plus-value de cette saison tient dans le fait qu’elle entend être complètement déconnectée des trois précédentes saisons. En effet, les événements se déroulent bien avant ceux de ces dernières et la DEA n’y est ainsi qu’à ses débuts, contrairement aux trois autres saisons dans lesquelles elle était une institution connue et crainte. De plus, le narcotrafiquant Gallardo est bien moins connu que Pablo Escobar ou qu’El Chapo, ce qui confère à la série une part de mystère bien plus grande dans les différents rebondissements de son parcours. La seule chose qui est certaine, comme l’annonce la voix-off dès l’introduction du premier épisode, « c’est qu’il n’y aura pas de happy ending ».
Sources :
http://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/sur-le-tournage-de-narcos-mexique-19-11-2018-7942887.php
https://www.lexpress.fr/actualite/proces-d-el-chapo-la-realite-rejoint-la-fiction_2048520.html
http://www.purebreak.com/news/narcos-saison-4-la-serie-menacee-par-le-frere-de-pablo-escobar/136549