Lorenzaccio de Musset une version “trash” signée Catherine Marnas

Quel défi que de s’atteler, pour une première création, à l’une des pièces les plus complexes de Musset qui implique près de soixante-cinq personnages, trente-six changements de décor, quatre cents personnages et plus de six heures de représentation !

Avec Lorenzaccio, Catherine Marnas signe sa première création à la tête du Centre dramatique national de Bordeaux, qu’elle dirige depuis 2014.

Sa mise en scène nous donne à voir le monde devenu théâtre. Le Rideau s’ouvre sur un espace rouge et noir, jonché de pétales où une longue séquence orgiaque est sur le point de débuter. Cruauté, débauche, corruption, manipulation sont au rendez-vous tout au long de la pièce. L’impitoyable duc Alexandre de Médicis prend la forme d’un dirigeant politique à la sexualité malsaine, à ses côtés une petite frappe de bonne famille, un cardinal aux moeurs douteuses, une allumeuse très distinguée, sans oublier une bonne dose de sexe, de complots, d’assassinats, Catherine Marnas met en scène huit comédiens qui donnent chair avec passion et intensité au théâtre de Musset.

Dans l’adaptation de Catherine Manas les quêtes et disillusion de la jeunesse d’aujourd’hui résonnent avec le désarroi de cette jeunesse trahie au lendemain des Trois Glorieuses de Louis-Philippe.  Elle nous montre l’incroyable actualité de cette oeuvre parue en 1834, et sa version, bien que réduite à deux heures, ne rompt pas avec la violence et la pertinence de la plume du dramaturge français.

 

 

 

 

 

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