Les femmes à l’écran : entre émancipation et sexisme #cinéma #BechdelTest #féminisme

Le débat sur l’écriture inclusive faisant rage dernièrement, j’ai décidé d’adapter ce débat au cinéma et de m’intéresser aujourd’hui à la place qui y est accordée aux femmes. Malheureusement, il n’y a pas que dans la langue française que le masculin l’emporte sur le féminin. La preuve par trois avec le Bechdel Test, qui permet de mesurer « scientifiquement » le taux de présence qualitative des femmes dans un film. Grâce au succès de films comme Hunger Games ou Wonder Woman au cinéma, les rôles féminins semblent s’émanciper du rôle de potiche ou « target amoureuse » du héros. A l’affiche prochainement, de jolis titres résolument féministes comme Les Conquérantes ou Battle of the sexes mettent également les femmes à l’honneur. Reste à voir si ce seront également des succès commerciaux.

 

Des dialogues pleins de testotérone

D’après l’étude des scénarios de 8000 films, seulement 30% des dialogues sont féminins. De plus, les films mettant en scène deux femmes parmi les trois personnages principaux ne représentent que 18% du box-office. L’étude Polygraph analyse la répartition de 2000 films selon la répartition du temps de dialogue accordé aux hommes et aux femmes. On y constate que dans plus de 75% des films, les hommes parlent plus que les femmes.

Roberto Garçon, dans son article du 5 novembre, souligne que cette inégalité dans la répartition des dialogues est généralement couplée avec un rôle très stéréotypé des femmes qui sont soit peu présentes soit confinées à des rôles récurrents comme l’objectif amoureux du héro ou son bras droit.

Le test de Bechdel ou comment mesurer le degré de sexisme d’un film

La prochaine fois que vous regardez un film, essayez de faire un petit test en répondant à ces trois questions :

1)      Y a-t-il deux femmes nommées dans le film ?

2)      Parlent-elles ensemble ?

3)      Evoquent-elles autre chose que des hommes ?

Si vous réussissez à répondre par l’affirmative à ces trois questions, ce film valide le test de Bechdel (tiré du nom de l’écrivaine pour bande-dessinées, Alison Bechdel qui introduit le test dans Dykes to Watch Out For). On aurait tendance à croire que tous les films permettent de répondre positivement à ces trois questions mais ce n’est cependant pas le cas de 40% d’entre eux.

Des femmes fortes et indépendantes dans la vie et au grand écran

Le succès commercial de Wonder Woman ou encore de Kill Bill, qui ont porté à l’écran des femmes fortes, dont le rôle principal ne tourne pas autour d’une intrigue amoureuse est une invitation pour de grands producteurs comme Marvel Studio à renouveler l’expérience.

La réalisatrice suisse, Petra Biondina Volpe, décide de son côté de mettre en scène des femmes « normales », qui se battent pour leurs droits lors de la question du droit de vote des femmes en Suisse… dans les années 70 ! Le film est sorti la semaine dernière, cliquez ici pour la bande annonce.

Pour conclure, reprenons simplement cette jolie phrase de Roberto Garçon :

« Mais pourquoi vouloir représenter des femmes fortes et indépendantes sur grand écran ? Tout bêtement car elles le sont dans la vraie vie. »

 

SOURCES:

http://www.lci.fr/cinema/le-bechdel-test-ou-comment-prouver-par-l-absurde-que-la-majorite-des-films-sont-centres-sur-des-hommes-2066526.html

https://www.cineseries-mag.fr/edito-pop-culture/de-la-representation-des-femmes-au-cinema-populaire-112979/

http://www.lemonde.fr/cinema/article/2017/11/01/les-conquerantes-lutte-feministe-dans-la-suisse-des-annees-1970_5208637_3476.html

http://www.madmoizelle.com/films-sortis-semaine-1-novembre-850039

Laisser un commentaire