En février 2015, Jérôme Clément président du Conseil d’administration du Théâtre du Châtelet depuis 2010 annonce sa démission. Il déplore le divorce entre la classe politique et la culture qui se traduit par une baisse constante des subventions publiques, par des “circuits de décisions flous” et l’inexistence d’une réflexion de fonds sur l’avenir du Théâtre en France.

La fermeture pour travaux (quasi simultanée) du Théâtre de la Ville et du Châtelet entre 2016 et 2019, la question de la privatisation du Châtelet par Madame Hidalgo et une indécision concernant la nouvelle ligne éditoriale à mettre en place pour ce dernier tendent à confirmer l’incapacité du gouvernement à adopter une politique culturelle cohérente et judicieuse. Aujourd’hui, contraintes par les coupures budgétaires, de plus en plus de salles collaborent pour mutualiser les moyens et partager les risques. Celles-ci ne disposent plus de financement suffisant pour soutenir de jeunes talents peu connus. Le travail de soutien au repérage et à la création semble s’essouffler petit à petit.

La gauche aurait-elle trahit la culture? Qu’il semble loin, pour certains, le temps où la gauche de Mitterrand prônait la réduction du temps de travail afin de permettre à chacun de disposer d’un temps libre suffisant pour se consacrer à des plaisirs intellectuels et esthétiques … Le metteur en scène Jean-Pierre Vincent explique cette morosité ambiante par un changement de modèle économique : “Le monde est sous la coupe d’un conglomérat anonyme qui est l’argent” (émission du 21/05/2015 – La Grande Table 2eme partie – France Culture)

Les espoirs ne sont pas totalement déchus. Alors que de nombreux festivals ont été annulés cet été, Manuel Valls a récemment reconnu que la baisse du budget de la culture au début du quinquennat de François Hollande était une « erreur ». Il annonce une hausse de ce budget de 2,7% en 2016. Cela sera-t-il cependant suffisant pour réinsuffler une énergie créatrice dans le milieu théâtrale français? Réponse en 2016 …